Mannequins équipés en matériel français
 
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Mannequin équipé de matériel Rouquayrol-Denayrouze 1867.
 
Dès 1867, Auguste Denayrouze remplace le groin, peu confortable, par un classique casque de scaphandrier, mais avec une fermeture, au niveau du col, très innovante à 3 boulons. Le plongeur respire toujours par un embout buccal, et son vêtement, bien qu'étanche, n'est pas en équipression. Le réservoir seul du régulateur dorsal Rouquayrol-Denayrouze n'ayant qu'une faible autonomie, une vingtaine de minutes à 10 mètres… cet équipement sera surtout utilisé avec l'ingénieuse pompe à joints hydrauliques Rouquayrol-Denayrouze, mise en service dès 1865.
L'ensemble de cet équipement est très cohérent, sauf la pompe hydraulique qui est du modèle 1873. Le manomètre, indiquant la profondeur du scaphandrier, est bien situé à la jonction des deux sorties des cylindres, le casque est un peu plus tardif, ou il a été modifié pour être utilisé avec le téléphone acoustique mis au point par Louis Denayrouze en 1874.

 


Mannequin équipé de matériel Rouquayrol-Denayrouze 1873.
 
Faible autonomie, embout buccal moins confortable que la respiration "naturelle" dans le casque, moins bonne isolation thermique dans la peau de bouc, cela pousse à l'abandon du régulateur dorsal tout en conservant l'une de ses principales qualités pour les scaphandriers, éviter les à-coups de pression duent à la pompe, pour cela Auguste Denayrouze met en service en 1873, un réservoir intermédiaire, positionné prés de la pompe et muni d'un manomètre. Le casque à 3 boulons est modifié par la suppression du branchement au régulateur, puis très vite de son robinet, mis en place d'une valve de surpression et d'une connexion pour brancher le tuyau d'air qui arrive directement dans le casque et non plus par un embout buccal, ce qui permet une respiration "naturelle" dans le casque et la mise en équipression de la peau de bouc avec l'extérieur, offrant ainsi une meilleure isolation thermique. La pompe est toujours à joints hydrauliques, mais elle est modifiée pour rendre sa fabrication et la maintenance plus simple et devient le modèle 1873. Le casque du mannequin possède encore une prise pour un régulateur dorsal, nous indiquant un modèle 1867 modifié, le téléphone acoustique a été installé plus tardivement, à partir de 1874.

 


Mannequin équipé de matériel C.Petit-R.Piel.
 
La plaque constructeur de ce casque "sans boulon" indique "C. Petit et R. Piel" nous permettant ainsi de dater sa fabrication entre 1920 et 1930, le reste de son équipement est certainement aussi de cette période de mutation. La ceinture a été mise à l'envers, le couteau se porte à droite et le passe tuyau est à gauche. Il manque aussi la sous-cutale, qui relie le plomb dorsal au plomb ventral, normalement en cuir, mais le plus le plus souvent c'était un simple "bout"…
Il reste quand même un très beau mannequin…

Mannequin équipé de matériel Scauda
 
D'origine napolitaine Joseph Scauda crée en 1898, sur le port de Marseille, un atelier de mécanique, par son emplacement il intervient très souvent sur les équipements de scaphandrier, réparation, modification et aussi modernisation des "vieux" casques Cabirol.
Très vite par son savoir-faire et ses connaissances des besoins du marché méditerranéen, il fidélise une clientèle régionale en leur proposant un casque 12b, de sa fabrication, qui correspond bien à leurs demandes : plus petit, plus léger et avec une meilleure visibilité. En un mot plus confortable tout en restant proche des casques 12b de C. Petit puis de R. Piel.
Joseph Scauda ne s'est pas limité à la fabrication du casque 12 boulons, il proposait aussi, sans succès… un casque 3 boulons et l'ensemble de l'équipement jusqu'à la pompe.
Les casques Scauda possèdent des hublots plus grands et sans grille de protection, car il est très rare en Méditerranée de travailler au "toucher" avec les risques de se cogner… les clavettes sont renforcées par un bourrelet central, inspiré des casques Cabirol. Le poids ventral et dorsal sont plus petits donc moins lourds, et ont une forme bien particulière. Le "mannequin" ne porte pas de chaussures Scauda, trop rares pour plonger avec… mais elles sont présentées avec l'ensemble à droite. Le couteau d'origine reste un mystère, le catalogue Scauda le propose, mais sans dessin ou photo, et actuellement personne ne peut l'identifier, l'hypothèse la plus probable reste la simple copie proche des couteaux "Denayrouze" maintenant noyé dans la "masse" des couteaux C. Petit et R. Piel, expliquant ainsi l'absence de découverte d'une petite série de couteaux non identifiés et de forme spécifique…



Scaphandre rigide d'Alphonse et de Théodore CARMAGNOLLE.
 
En 1882, les frères Carmagnolle déposent un brevet concernant un scaphandre étanche et rigide qui devait isoler le plongeur de la pression extérieur.
Depuis presque un demi-siècle, le travail sous l'eau était couramment effectué par les scaphandriers Pieds-Lourds dont leur matériel était déjà bien finalisé, mais au-delà des -60 m plus aucun travail n'était possible. Les causes étaient connues et les solutions aussi… mais la technique de l'époque ne pouvait suivre.
Les frères Carmagnolle réalisèrent une œuvre de maîtrise de 380 kg, d'une fabrication parfaite et théoriquement fonctionnelle… le casque, avec une vingtaine de petits hublots à verre très épais devaient permettre une bonne vision tout en offrant une bonne résistance, les articulations restaient la partie la plus innovante de l'appareil : des segments de sphère très finement usinés glissaient les uns sur les autres, une bande de tissu caoutchouté fixée au bord du joint assurait l’étanchéité. Il y avait six joints articulés pour chaque bras, ces segments de sphère se déplaçaient autour de quatre pivots, les coquilles séparées entre elles par des disques pouvaient donc se mouvoir dans quatre directions : Haut – Bas, arrière – avant.
Les articulations, malgré des centaines d’heures d’usinage parfaitement réalisées, ne furent jamais vraiment étanches…
Voici comment Émile Condroyer évoque l’appareil en 1948 : " Trop lourd, trop incommode à déplacer, ce scaphandre plongea définitivement dans une salle de musée "…
Extraits de l'étude détaillée de Vincent Roc Roussey, avec nos remerciements.

Mannequin rigide inconnu.
 
Ce mannequin rigide, d’origine inconnue, était présenté au Musée de la Marine de
Marseille. Il aurait été récupéré dans un hangar ou au large de cette ville… Aucune archive ancienne connue n’indique son existence ou sa disparition…
Le premier document qui présente sa photo est l’encyclopédie Histoire de la Marine, éditée par l’Illustration en 1934, et photographié au Musée du Vieux-Marseille, indiquée origine inconnue…
Il apparaît en 1978 au C.E.T.R.A.V.I.N., maintenant INPP, le hublot a disparu, ainsi qu’un manchon, déjà bien abîmé sur la photo de 1934... Il est transféré en 1987, après restauration, au Musée de la Marine de Marseille jusqu’à sa fermeture en 2018, depuis aucune information...
Extrait des recherches de Mrs Yves Clercin et Charles Daigneault. Remerciements.


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